
Lettre ouverte à nos dirigeants qui nous étouffent en pensant nous protéger
Dilemme pour le monde de l’hôtellerie et du tourisme en Asie : choisir entre la peste et le cholera
Et bien oui, c’est là que nous en sommes rendus. Choisir entre deux maux : peste ou cholera. Ou serait-ce plutôt vivre avec la covid s’en cacher ? Un mal et un moindre mal ? A-t-on-le droit de penser que choisir un risque pourrait aussi laisser entrevoir un espoir ?
Il y a deux choix :
– L’un vers lequel on avance inéluctablement si l’on décide de ne plus vivre, en restant repliés sur nous-mêmes et en bloquant nos frontières, comme tous les pays d’Asie le font depuis mars. Cela revient à condamner des populations entières à la misère, la pauvreté, la faim, la mort économique, puis physique.
Continuer sur cette voie ne conduira que vers une ruine croissante de nos vies. L’avenir de chaque pays, la jeunesse, sera mis à mal par une chute de l’éducation et de l’investissement. Le commerce s’arrêtera, avec la destruction de l’économie et viendront les troubles sociaux. Le bilan sera sévère, de loin plus couteux que celui infligé par le virus seul à la population. Cette stratégie, si elle en est une, ne conduit qu’à plonger nos pays vers un sombre avenir.
– L’autre choix comporte un risque, pas une certitude ni une fatalité, mais aussi porte un espoir. Un chemin où la vie peut continuer « normalement » pour la grande majorité, et où le résultat peut l’emporter sur le coût.
La réouverture des frontières comporte certainement des risques d’infection accrue, mais nous sommes en mesure d’atténuer ces risques dès maintenant. Mais est-ce possible de vivre sans risque ? non. Est-possible d’échapper à la mort ? non, c’est la condition même de vivre. Sans vie, pas de mort. Sans mort, pas de vie. Nous ne pouvons pas nous cacher de la mort.
Combien de personnes sont mortes en se cachant dans la peur d’une menace perçue de covid? Combien de personnes meurent chaque jour en conséquence directe des politiques limitant l’accès aux hôpitaux, de dépistages d’autres maladies non effectués, ou de traitements contre le cancer reportés ? Et combien de suicides ?
Est-il possible de vivre sa vie et d’éviter les maladies? Non. Nous pouvons atténuer les risques en prenant des précautions raisonnables, mais nous ne pouvons garantir une vie sans maladie. Est-ce possible de vivre et d’échapper à ce virus ? Certainement, si nous respectons les précautions, les gestes barrière, mais pas en restant cachés derrière des frontières fermées …
Il est donc temps de faire ce choix de vivre et pourtant nos gouvernants ont peur de faire. Mais entre une mort certaine et un risque hypothétique, ne vaut-il pas mieux choisir le risque ? Le risque de vivre. Pourquoi ne font-ils pas ce choix ?
Qu’attendent-ils ? L’arrivée d’un vaccin ? Mais combien de temps ? Aucun vaccin, pour passer tous les protocoles, n’a jamais été développé en l’espace de quelques mois. Même s’il sort mi 2021, combien de temps faudra-t-il encore pour que 7 milliards d’humains se fassent vacciner ? Et pendant ce temps-là ? On fait quoi ? On attend encore ? A se regarder mourir de faim, de dépression ou d’impuissance… mais cette mort programmée, qui en seront les responsables ? Pensez-vous qu’une mort programmée est plus légitime qu’un risque hypothétique ?
Combien d’hôtels, de restaurants, de compagnies aériennes ou de croisières, d’attractions, d’agences, de parcs, de locations ou de boutiques de souvenirs doivent fermer pour qu’ils réalisent ? Combien de millions d’employés doivent perdre leur emploi et ressources pour qu’ils réalisent ? Combien de faillites pour qu’ils réalisent ? Combien de suicides pour qu’ils réalisent ? A un moment, les gens poussés par la misère et le désespoir vont se révolter : faut-il attendre ce moment-là pour réagir ? Ce n’est pas le scenario d’un film catastrophe, c’est ce qui va arriver si on ne réagit pas. MAINTENANT.
Alors je le demande : réagissons avant que ce ne soit trop tard. Prenons ce risque, qui sera peut-être une chance de nous en sortir collectivement au lieu d’un cataclysme inévitable. La peur paralyse et est souvent mauvaise conseillère. Osons. Au pire ça ne sera pas mieux, mais pour le meilleur, cela nous sauvera.

Choisissons de vivre. Engageons-nous à respecter les protocoles sanitaires, la distanciation physique, le port du masque et autres lavages de main réguliers et applications de gel hydro-alcoolique, ce sont nos seules armes, ne gaspillons pas cette chance. Le covid est là, parmi nous et ne part pas, alors apprenons à vivre avec. Avançons. Vivons.
Gouvernants, faites-nous confiance ! Faites confiance à l’intelligence collective et laissez-nous une chance de nous en sortir au lieu de nous condamner tous. Ouvrez les frontières, rétablissez les liaisons aériennes, réalisez les tests nécessaires aux arrivées, aux départs, plusieurs fois par semaine pourquoi pas, mais laissez-nous bouger. Laissez-nous rouvrir, réembaucher nos équipes, les payer pour travailler, leur redonner la fierté de mériter un salaire, et le plaisir d’accueillir.
L’hospitalité est notre métier. C’est une générosité, une bienveillance, ou cordialité dans notre manière d’accueillir. Souvent inné, c’est notre savoir-vivre et notre savoir-faire, c’est aussi notre responsabilité que d’accueillir, héberger, protéger, prendre soin. Nous sommes responsables, faites-nous confiance, nous le méritons.
Faisons le choix de la vie.
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